Le lien SOMATO --- PSYCHIQUE

Publié le par Yves Bligny

Le lien SOMATO --- PSYCHIQUE

Le lien SOMATO --- PSYCHIQUE Ou l’action du soma sur le psyché.

Comme pour le volet psychosomatique nous partirons du plus évident, facile à comprendre vers des liens plus subtils.

-Tout le monde a fait l’expérience d’avoir bu un petit coup et de se sentir bien, un peu désinhibé, plus euphorique, plus libre d’agir, ou bien parfois l’alcool rend triste, etc.

- La prise de drogues a des effets très puissants au niveau psycho émotionnel. Des expériences en laboratoire ont montré que l’injection de certaines substances chimiques créent des états émotionnels (la peu par exemple) sans qu’il n’y ait de causes extérieures déclenchantes.

- Certains effets secondaires (psy emot) de certains médicaments voir exemples

Tout ces exemples sont évidents mais les suivant vont nous amener à nous interroger sur le comment de ce lien, le niveau de ce lien entre psyché et soma, soma et psyché : l’oeuf ou la poule !?

Une petite expérience !
  • Mettez-vous debout, laissez tomber la tête vers l’avant, enroulez le dos et les épaules vers l’avant, rester quelque temps.. marchez…. Que ressentez-vous dans votre corps ? Comment vous sentez-vous ?( l’atmosphère intérieure) Notez :
  • Redressez-vous, avancez la tête, la mâchoire inférieure, et serrez fortement vos doigts dans la paume. Comment vous sentez-vous maintenant ? Notez :

Vous pouvez jouer ainsi à l’infini

Que constatez vous! : une posture vous met en résonance avec un état intérieur(psychique)

- Certaines études menées par le professeur Paul Ekmaan et ses collaborateurs sont très significatives et illustre cette petite expérience.

L’objectif ici était d’établir ce lien réciproque et indissociable entre le cerveau cognitif et le cerveau émotionnel :Il a demandé à des sujets de remuer certains muscles du visage selon une certaine séquence, de sorte qu’à l’insu du sujet leur expression devienne celle du bonheur de la tristesse, de la peur.

Les sujets ne savaient pas quelles expressions étaient représentées sur leurs visages. Dans leur esprit il n’y avait aucune pensée capable de causer l’émotion représentée et pourtant les sujets ont fini par ressentir le sentiment adapté à l’émotion représentée.

Ces expériences nous montre cette « intimité » corps émotion et que séparer le corps des émotions est une pure absurdité, un non sens scientifique

Ecoutons Antonio DAMASIO, CE GRAND NEUROLOGUE DE REPUTATION MONDIALE, dans son ouvrage (Spinoza avait raison) sur le lien et les mécanismes entre émotions et sentiments :

« Ce que nous expérimentons dans notre esprit est toujours la résultante de modifications corporelles ,…en modifiant l’état de notre corps, nous modifions notre façon de percevoir tout ce qui nous arrive, notre perception du monde . En aidant le corps a être physiologiquement plus sain, nous pouvons influencer la façon dont nous vivons nos émotions et nos sentiments .Le fait d’en savoir plus sur les émotions, en termes physiologiques, pourrait permettre de développer une action au quotidien sur l’expérience de notre corps, de façon à mener une vie plus heureuse »

Les récentes recherches et expériences en neuroscience apportent ainsi de l’eau au moulin aux approches dites « somatopsychiques », qui guident la théorie qu’en agissant à partir et sur le corps on peut aussi toucher la psyché.

  • Nos émotions ne sont que l’expérience consciente d’un large ensemble de réactions physiologiques qui surveillent et ajustent continuellement l’activité des systèmes biologiques du corps aux impératifs de l’environnement intérieur et extérieur.

Notre expérience émotionnelle se construit donc à partir de la conscience des changements qui s’effectuent dans le corps (changements neurologiques, tonusmusculaires ,circulatoires, biochimiques.) Les changements physiques précèdent ainsi l’expérience émotionnelle

« Le début de la vie émotionnelle est physique pas verbale .Nous apprenons en étant touché. Les liens affectifs, la séparation, les sentiments, les besoins et leur accomplissement sont d’abord expérimentés à travers le corps ; Comment, quand et pourquoi on nous porte, on nous repose , on nous serre ou on nous repousse vont déter- miner la qualité de notre existence émotionnelle . Ce que nous apprenons à ce moment là, pour le meilleur ou pour le pire, va former la trame de notre vie émotionnelle ultérieure, les comportements adéquats ou inadéquats dans nos relations en tant qu’enfant, adulte et parent, va nous fournir des ressources personnelles pour mener à bien les défis personnels auxquels nous devons nous confronter ; Et ce que nous apprenons alors, nous l’apprenons à travers notre corps »

Comme nous le voyons notre corps est la source (voir définition) de nos émotions mais aussi l’entrepôt (mémoire particulaire, cellulaire tissulaire, cérébrale) de toute notre histoire de vie émotionnelle, histoire qui remonte bien loin et dont nous sommes le dépositaire.

Nous héritons de l’histoire de l’univers (15 milliards d’années, mémoires particulaires), de la Vie (phylogenèse), d’une certaine mémoire de notre ligné généalogique (psycho généalogie), de nos géniteurs, de notre vie intra utérine (matrices périnatales de S Groff), de notre naissance à maintenant (biographique)

La science nous le confirme : le meilleur médecin de nos maux est le corps lui-même. Le corps est la voie royale pour accéder aux émotions puisqu’il en est la source et l’entrepôt

  1. Les premiers exemples (boisson, drogues, médoc) montrent qu’en modifiant la chimie dans le corps par l’apport de substances on modifiait l’aspect psycho- émotionnel.

Qu’en est il par rapport à notre nourriture !? Comment la chimie de notre alimentation nous influence psycho émotionnellement parlant ! Jusqu’où !

On dit souvent que l’on est ce que l’on mange ! Les Chinois ont l’habitude de dire que l’on devient ce que l’on mange !

Les recherche actuelle sur les intestins en sont l’illustration Exemple du 2em cerveau. Je vous invite a regarder cette video

http://www.dailymotion.com/video/x1ivxo4_le-ventre-notre-deuxieme-cerveau_tech

2.Dans la dernière expérience c’est la modification du tonus de certains muscles (contraction musculaire) dans une certaine direction qui s’est traduit par un changement au niveau psycho émotionnel.

Ces exemples montrent que lorsque il y a modification de certains paramètres du corps par un acte volontaire, conscient, il y a aussi modification au niveau de mon état d’être, modifications qui dans ces exemples sont nettes, ressenties, mais certaines pourraient être plus subtiles, plus progressives, non ressenties, non conscientes (d’autant plus que je ignorais la possibilité de tout cela)

RÉSUMÉ :

Que ce soit dans le sens psychosomatique ou somatopsychique, corps, émotions, sentiments, pensées sont toujours en interrelation permanente :

Il n’y a pas de mouvement de l’esprit (pensées, sentiments, émotions) sans modifications constatées au niveau du corps (tonus musculaire, modifications circulatoires, secrétions hormonales,..)

Il n’y a pas de modification au niveau du corps sans « résonance » au niveau de l’esprit (sentiment, pensée, émotion): les petites expériences que je vous ai proposé vous l’on fait mieux saisir, les récentes recherches en neuroscience le confirme sans contestation possible (pour le cerveau cartésien)

Comment fonctionne ce lien ! (neurologique, hormonal, énergétique ?)

«Est ce que je tremble parce que j’ai peur! Ou bien je ressens de la peur parce que je tremble ! »

Dans le prochain article je reviendrai sur le lien entre tonus musculaire, posture et état intérieur

Tonus et posture

Une autre approche de ce lien

Vous avez constaté qu’avec le temps des personnes de votre entourage ou vous-même, vous vous tassez vous vous voutez

Regarder certaines personnes âgées ,c’est impressionnant;

Vous vous dites peut-être qu’avec le temps, la sédentarité , l’âge ,si l’on tiens pas droit on est un peu vouté, c’est que l’on manque de force !

Mais non ! Ce n’est pas par faiblesse musculaire ! Nous nous tassons, déformons, nous nous voûtons mais par hypertonicité de certaines chaines de muscles. expression d’une fermeture, d’une protection, d’un repli.

C’est Mlle Mézières (méthode Mézières) qui voila bien longtemps déjà fut une des premières à comprendre que nous nous tassons par hypertonicité de certaines chaines musculaires et en particulier, pour elle, de la chaine postérieure ; Etirons, relaxons au lieu de muscler et votre cyphose se redressera, votre lordose lombaire s’atténuera et vos épaule se déroulerons.

Tiens-toi droit, rentre ton ventre, sers les fesses et redresse tes épaules ! Çà n’a pas de sens ni de réalité neuromécanique

C’est pourtant encore un résonnement bien ancré chez certains médecins et confrères.

  • Le cas suivant raconté par une stagiaire aide soignante l’illustre merveilleusement bien; une personne un peu penché qui se déplaçait plutôt en fauteuil. A son retour de congé quel ne fut pas sa surprise de la voir se tenir droit et marcher toute seule (sa famille et ses petits enfants étaient venues la voir pendant le weekend end) ex : un exemple rapporté par Mlle Mézières et qu’un certain nombre de stagiaires infirmières ou aides soignantes et vous-même peut-être ! ont vécu : des personnes toutes crispées, recroquevillées que l’on retrouve toutes détendues après leur décès.
  • Un autre exemple qui vous parlera peut être : ce sont les femmes d’un certain âge qui se pincent l’intérieure des cuisses et les trouvent molles. Elles pensent qu’il faut tonifier tout cela parce que cela tombe avec l’âge. Mais en réalité elles se pincent la peau qui a un peu épaissi avec le temps. Les muscles, les adducteurs en l’occurrence sont derrière, hypertoniques ; voila des muscles qui se crispent avec l’âge!

Prenons l’exemple d’un mat et des haubans : le mat c’est le squelette, les haubans les différentes muscles chaines musculaires qui tiennent le squelette .Si ces haubans sont juste tendus comme il faut le mat tient bien droit, flexible, solide. Si vous tirez sur certains haubans le mat va se courber, se figer(les haubans perdent de leur élasticité).certain haubans vont être trop tendu d’autre vont se détendre .c’est la même chose pour le squelette et les muscles ; allez vous muscler ceux détendus ou détendre ceux trop tonique ; les conséquences ne seront pas les même ! (cela n’empêche pas une activité physique indispensable qui sollicite tous ces muscles) : Detendez ceux trop toniques !

Observez dans la rue la façon de marcher des personnes. Pour certain la démarche est très caractéristique ; vous avez vraiment l’impression que c’est une partie du corps qui entraîne le reste.

Généralement la dynamique est plus « subtil » et unique pour chacun .Qu’est ce qui va « de l’avant » ! Qu’est ce qui est plutôt « en retrait » ! La tête, les épaules, la poitrine, le ventre, le bassin, les membres inférieurs ! (et pour vous !)

Observez, essayez de prendre cette dynamique, de vous mettre dans la peau de la personne et capter l’état corporel, l’état d’être derrière.

Et vous !

Dans le prochain article nous parlerons de la notion de cuirasses

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N
Très intéressants à lire et relire tous ces articles.Il faut dire que j'ai été à bonne école et les connaissances acquises me sont encore bien utiles.Merci Yves. Noëlle
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B
Amitiés<br /> Yves